Tremblements liés à la sclérose en plaques :

 

Les tremblements peuvent être présents au repos ou survenir lors de mouvements. Le patient dépasse alors la cible, dans un sens puis dans l’autre. Ce tremblement dit « d’action » peut entraîner une maladresse parfois sévère. Les tremblements liés à la sclérose en plaques sont difficiles à traiter. Les médicaments n’apportent souvent qu’une aide insuffisante.

Sclérose en plaques (SEP)

 

En Belgique, la sclérose en plaques (SEP) touche plus d’une personne sur 1.000, principalement des femmes.

En raison d’un dérèglement d’origine inconnue, le système immunitaire des patients s’attaque aux neurones et provoque des « plaques » d’inflammation dans le cerveau et la moelle épinière.

La maladie peut se manifester par divers symptômes,: troubles sensitifs, visuels, moteurs, musculaires…

Encore mal comprise, la sclérose en plaques ne se guérit pas. Mais elle peut être combattue sur plusieurs fronts : kinésithérapie, traitement des symptômes et traitement de fond sont autant d’armes pour lutter contre la SEP.

Comprendre

Anatomie d’un neurone

Le cerveau est constitué de milliards de neurones. Chaque neurone est composé d’un corps et d’un long et unique prolongement, l’axone. Cet axone est entouré d’une gaine, la myéline. C’est à travers l’axone que l’information électrique est envoyée vers d’autres neurones.

Quand la myéline est abîmée

La vitesse de transmission de l’information dépend notamment de l’état de la gaine de myéline. Si la myéline est abîmée, comme lors d’une poussée de sclérose en plaques, la vitesse de transmission de l’information diminue et les symptômes apparaissent. L’atteinte de la gaine de myéline peut également s’accompagner d’une destruction de l’axone, rendant la lésion irréversible.

 

Symptômes

Quels sont les premiers symptômes de la SEP?

La SEP débute avant les premiers symptômes

Les symptômes de la sclérose en plaques découlent de la destruction de la myéline mais aussi des neurones eux-mêmes au sein du cerveau et/ou de la moelle.

La maladie débute donc bien avant l’apparition des premiers symptômes. Ainsi, plusieurs plaques sont souvent déjà observées à la première imagerie par résonance magnétique (IRM) alors que le patient n’a eu qu’une seule poussée.

Les premiers symptômes de la sclérose en plaques

Certains symptômes sont plus fréquents au début de la sclérose en plaques. Les troubles sensitifs tels que picotements, engourdissements, décharges électriques, baisses ou pertes de sensations et les troubles de l’équilibre et de la marche devancent de loin les pertes de force.

Ces troubles sensitifs sont pourtant souvent négligés par les patients ou les médecins.

Les troubles de la vision tels la perte ou l’altération de la vision d’un œil, en cas d’inflammation du nerf optique (névrite optique) sont également fréquents au début de la maladie.

Chaque malade est différent

Avec l’évolution de la SEP, les symptômes deviennent plus variés. Heureusement, aucun patient ne présente tous les symptômes à la fois. Chaque malade est différent et seul le hasard déterminera la survenue d’une plaque à un endroit ou l’autre du cerveau et de la moelle. Se comparer à un autre malade est donc inutile.

Symptômes de la SEP ou d’autre chose?

Au début de la maladie, il est souvent difficile pour le patient de distinguer les symptômes de la maladie d’autres problèmes sans lien avec celle-ci. Être atteint de sclérose en plaques n’empêche pas de souffrir d’une hernie discale, de myopie ou d’une infection de la vessie. Dans tous les cas, il conviendra de se rappeler que c’est la persistance des symptômes plus de quelques jours et leur caractère gênant, invalidant qui doivent faire consulter.

Quelques symptômes « typiques »
  • Troubles sensitifs atteignant un membre (bras, jambes…) ou une partie d’un membre: diminution de sensibilité, sensation de brûlures, picotements, décharges électriques.
  • Troubles de la vision: l’atteinte la plus fréquente est la névrite optique qui se caractérise par la diminution de la vision d’un œil et par l’altération de la vision des couleurs de ce même œil, mais d’autres troubles peuvent survenir comme un dédoublement des images (diplopie) ou l’apparition de taches sombres (scotomes).
  • Troubles de la coordination, essentiellement liés à une atteinte du cervelet: difficultés à réaliser des mouvements précis, difficultés à articuler, manque d’équilibre.
  • Diminution de force au niveau d’un ou plusieurs membres.
  • Diminution de force au niveau des 2 jambes et perte de sensibilité liée à une atteinte de la moelle (myélite).
  • Troubles de l’équilibre liés à une atteinte de la sensibilité dite profonde, c’est-à-dire de la capacité du corps à se situer dans l’espace.
  • Troubles du contrôle des urines ou des selles et/ou troubles sexuels.
Surcharge de travail

En cas de fatigue, de stress, d’infection, des symptômes peuvent réapparaître car les neurones des zones saines n’arrivent plus à faire face à la surcharge de travail: les symptômes fluctuent, mais il n’y a pas de nouvelles poussées.

Les tremblements: un symptôme de la SEP difficile à traiter

Une maladresse parfois sévère

Les tremblements peuvent être présents au repos ou survenir lors de mouvements. Le patient dépasse alors la cible, dans un sens puis dans l’autre. Ce tremblement dit « d’action » peut entraîner une maladresse parfois sévère.

Les tremblements associés à la SEP sont difficiles à traiter, et les médicaments ne sont pas d’une efficacité à toute épreuve dans ce cas. En outre, les tremblements peuvent considérablement accroître la fatigue et les incapacités fonctionnelles imputables à la SEP.

Prise en charge des symptômes

Il peut être utile de consulter un ergothérapeute et un physiothérapeute au sujet de la capacité de la personne atteinte de SEP à effectuer des tâches quotidiennes et de sa sécurité. Les effets bénéfiques des médicaments destinés au traitement des tremblements associés à la SEP sont limités, si tant est qu’ils en aient.

La stimulation cérébrale profonde

Lorsque les tremblements sont intenses et invalidants, certains patients peuvent bénéficier d’une intervention chirurgicale au niveau du cerveau appelée stimulation cérébrale profonde. Elle consiste à implanter une électrode dans la base du cerveau au niveau des zones responsables du contrôle des mouvements.

Note de l’éditeur : Cet article à été écrit sur la base du site : medipedia.be